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Changement de parcelle : Attention au voisinage de troupeaux

Derniére mise à jour le : 22/05/2019

Même si la pratique fait partie intégrante de la conduite en routine des animaux, le pâturage peut représenter un risque sanitaire certain.


Les risques sanitaires d'un changement de parcelle


Il ne faut pas raisonner la rotation de pâturage seulement en fonction de la pousse de l'herbe. Il faut également essayer de penser au voisinage éventuel avec d'autres troupeaux. En effet, de nombreuses maladies peuvent se transmettre par contact direct entre animaux, comme via un contact mufle à mufle à travers une barrière comme la BVD ou la border disease.

Certaines parcelles peuvent également être connues comme étant "à risques" en abritant préférentiellement certains agents pathogènes tels que les tiques ou l'agent du charbon.

Il faut également veiller à ce que le troupeau précédent n'ait pas contaminé la parcelle sur laquelle le nouveau troupeau va pâturer, avec par exemple Mycobacterium avium, l'agent de la paratuberculose.


Exemple d'un cas de border disease


Un éleveur d'ovins viande change régulièrement ses lots de brebis de parcelle. A un moment donné, un lot s'est retrouvé à côté d'un autre troupeau ovin, placé dans une parcelle voisine. Des brebis étaient gestantes à ce moment.

Environ 3-4 mois après, les agnelages ne se déroulent pas tous bien, notamment pour le lot de brebis qui a été en contact avec l'autre troupeau : plusieurs femelles ont avorté et certains agneaux sont nés chétifs, hirsutes et ont présenté des tremblements. C'est la première année que l'éleveur observe de tels signes cliniques. Ces symptômes ne sont pas toujours aussi visibles et la surveillance de la fertilité du troupeau est nécessaire.

 Le diagnostic tombe : c'est la border disease.

Equivalent de la BVD chez les ovins, la border disease, ou maladie des frontières, peut provoquer de nombreuses pertes autour de la reproduction. Le pestivirus, l'agent responsable, est peu résistant dans l'environnement. Une contamination indirecte par le matériel d'élevage est possible mais la contamination a le plus souvent lieu lors de contacts directs entre animaux ou par passage de la mère au fœtus.

La maladie peut ensuite toucher tout le troupeau, notamment via les animaux IPI (Infecté Permanent Immunotolérant). Si la brebis rencontre le virus jusqu'à 80 jours de gestation, si le fœtus ne meurt pas, l'agneau qui va naître ne parviendra pas à éliminer le virus, il ne fera jamais d'anticorps contre la border disease et sera porteur à vie du virus. Il sera ce que l'on appelle un IPI.


 Comment gérer un changement de parcelle, d'un point de vue sanitaire ?


La première possibilité, et la plus efficace, est de mettre les animaux dans une parcelle au moment où les pâtures voisines ne sont pas occupées.

Dans notre exemple, le risque du voisinage au pâturage aurait pu être réduit avec la mise en place d'une double clôture, de manière à avoir un espacement entre les deux parcelles et limiter ainsi les contacts directs entre les deux troupeaux.

Pour le cas de la border disease, la vaccination est aussi un bon moyen de prévention. Il n'existe pas de vaccin avec une AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) pour les ovins, mais en utilisant le principe de cascade, un vaccin bovin peut être utilisé pour prévenir la contamination et la formation d'IPI.

 Pour la gestion des vecteurs, l'entretien des pâtures est la première action à mettre en place :

- débroussailler, afin de limiter la présence de tiques

- chauler, permet de diminuer la pression bactérienne

 La connaissance du statut sanitaire des troupeaux voisins et/ou précédents peut être une précaution de plus.


Aurore Tosti








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