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Bovin informations bien-être animal

Importance du colostrum dans la prévention des pathologies néo-natales

Derniére mise à jour le : 20/03/2019


Chez les ruminants, la distribution d’un colostrum de qualité et en quantité suffisante est primordiale pour transférer l’immunité de la mère au nouveau-né.



Le transfert d’immunité de la mère au nouveau-né ne se fait pas au cours de la gestation. Pour pallier à ce défaut, les anticorps (immunoglobulines) contenu dans le colostrum peuvent être absorbés en traversant la barrière intestinale, et ainsi protéger le jeune ruminant de manière durable.

 Distribution rapide du colostrum et en quantité suffisante

 La distribution doit se faire dans les premières 12 heures de la vie du veau, du cabri ou de l’agneau, car ensuite les anticorps ne peuvent pratiquement plus traverser la barrière intestinale du jeune. Les études ont montré que seulement 10% des immunoglogulines contenus dans un colostrum distribué 24 heures après la naissance étaient transférées au nouveau-né. Passé ce délai, la distribution du colostrum présente quand même un intérêt : celui de protéger le jeune par une action locale, en neutralisant les agents responsables des diarrhées néonatales. C’est également une source de vitamines, d’énergie, et d’oligo-éléments qui est indispensable à la survie du nouveau-né.

En pratique, on estime qu’un veau doit boire au minimum deux litres de colostrum dans les deux premières heures de vie et 10% de son poids dans les premières 24 heures, soit quatre à six litres.

Un colostrum de qualité assure une meilleure immunité au nouveau-né

La qualité du colostrum est très importante. Pour être distribué, un colostrum doit contenir au minimum 50 g/l d’immunoglobulines (IgG). Le colostrum distribué doit être celui issu de la première traite, le plus riche en immunoglobuline. La qualité peut varier en fonction de certains facteurs qui ne sont pas toujours contrôlables, comme le rang de lactation (colostrum optimal en 3eme lactation). Il est possible, depuis de nombreuses années, d’estimer à la ferme la qualité du colostrum en mesurant sa densité avec un pèse colostrum, en veillant à respecter le mode d’emploi, notamment la température d’utilisation (en général entre 25 et 30°C), et l’absence de mousse. Il est cependant, préférable d’utiliser aujourd’hui un réfractomètre, qui sera plus précis. A noter qu’un colostrum de qualité peut être congelé pour une distribution ultérieure. Dans ce cas, il faut congeler le colostrum en sac plastique souple de 0,5 L. La décongélation des sachets peut être réalisée à température ambiante ou au bain marie. Il ne faut surtout pas les décongeler au four à micro-ondes, car les anticorps seraient détruits. Attention également à la température de décongélation pour ne pas dénaturer les protéines : si on utilise un bain marie, il ne doit pas dépasser 56°C. Ces recommandations sont également valables lorsque l’on thermise le colostrum avant la distribution en élevage de petits ruminants.

 Pour un colostrum de qualité

Pour mettre toutes les chances de son côté afin de distribuer un colostrum de qualité, l’éleveur doit veiller à :

  • proposer une alimentation équilibrée,
  • maintenir un état d’engraissement suffisant (au moins note 3 au vêlage pour une vache),
  • s’assurer que la mère est déparasitée au cours du tarissement,
  • apporter des vitamines et oligo-éléments en quantité suffisante (minéral spécial « tarie »),
  • vérifier la propreté de la mamelle au moment de la récolte du colostrum,
  • et tarir suffisamment longtemps (60 jours étant un bon compromis).

Lorsqu’un veau ne veut pas boire, il est possible d’utiliser une sonde (ou calf-drencheur) pour lui administrer une quantité de colostrum suffisante dans les meilleurs délais et ainsi optimiser ses chances de survie. Il est également possible de drencher un agneau ou un cabri avec une sonde adaptée.

 La prise de colostrum doit être suivie par une bonne alimentation lactée

 Une prise de colostrum précoce et une alimentation lactée en quantité suffisante après la phase colostrale sont indispensables pour des animaux en bonne santé.

Veaux :

Pour élever une génisse avec du lait entier, 350 à 400 litres de lait sont nécessaires, colostrum non compris. Le tableau ci-dessous présente un plan de buvée classique de 9 semaines en 2 repas/jour (source Institut de l’Elevage).

Plan d’allaitement avec un TB de 42 à 44g/kg de lait distribué

Semaines

Nombre de repas/jour

Volume de lait/repas

Nature de l’alimentation

1

2

2 à 3 litres

Colostrum

2

2

3 à 3,5 litres

Eau + foin/paille+ concentré à volonté

3 à 6

2

3,5 litres

7

2

3 litres

8 à 9

2

2 litres

 

Chevrettes (source Institut de l’Elevage) :

Dès la naissance et au moins dans les 2 heures qui la suivent, faire consommer ¼ de litre de colostrum.

Rappel: il est interdit de livrer du lait à la laiterie pendant au moins les 7 premiers jours après la mise-bas de la chèvre.

Du 2èmejour au sevrage : apporter progressivement du lait reconstitué en fonction de l'appétit. Il faut viser un apport journalier de 1,8 à 2 litres de lait reconstitué au 21ème jour, et prolonger cette distribution jusqu'au sevrage.

Préparation : Il faut bien veiller à la température de dilution (eau à 50-55°C) et de distribution (lait reconstitue proche de 40°C).

Concentration: obtenir un lait reconstitué à 35 g de MG/litre de lait reconstitué. Le tableau ci-dessous présente la quantité de poudre à utiliser par litre d’eau, en fonction du % de matière grasse contenu dans la poudre de lait:

Poudre de lait

(en % de Matière Grasse)

Quantité de poudre/litre d’eau

(en grammes)

20% MG

210 g / L

21% MG

200 g / L

22% MG

190 g / L

23% MG

180 g / L

24% MG

170 g / L

 
Fourrages : Durant les 15 premiers jours, apporter une paille de bonne qualité et un foin très fibreux à volonté pour arriver au sevrage à 200-300 g/j.

Concentrés : A partir de la 2ème quinzaine, apporter à volonté un concentré chevrette de démarrage à 18 % de M.A.T. (aliment du commerce ou un mélange ¾ céréales + ¼ soja + minéraux).


Agneaux (source Institut de l’Elevage) :


Pour une bonne immunité, un agneau de 4 kg à la naissance (poids moyen d’un agneau issu d’une portée double) doit boire de 200 à 400 ml de colostrum dans les 6 premières heures de vie.

On estime qu’un colostrum est de bonne qualité si son taux d’immunoglobuline est supérieur à 50 g d’IgG/litre.

Pour protéger un agneau, 12 à 24 grammes d’IgG sont nécessaires.


Signature : Laurent Thomas (GDS du Rhône)












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