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Mise à l'herbe : éviter les accidents

Derniére mise à jour le : 20/05/2019

La mise à l'herbe est une étape importante de l'année, elle permet une réduction des coûts de fourrages. Mais si elle est mal gérée, les problèmes qui peuvent advenir sont parfois lourds en conséquences. 


Les grands principes à respecter

La transition

Il est primordial de faire une mise à l'herbe progressive, en 3 à 5 semaines. Elle a pour but d'acclimater la flore du rumen à la nouvelle ration. Les microorganismes majoritairement amylolytiques, deviennent cellulolytiques.  On peut également mettre du foin et de la paille à disposition dans les pâtures.

La progression
Une sortie de 2 à 3 heures par jour la première semaine est recommandée. Idéalement il faudrait sortir les animaux l'après midi, quand la panse est déjà pleine et quand le climat est le plus favorable (surtout en début de saison quand le temps est froid et pluvieux).

La complémentation

L'herbe est riche en azote et en certains composés minéraux (phosphore et calcium), mais elle est pauvre en sel, magnésium, sélénium et iode. Il faut donc penser à mettre à disposition des blocs à lécher.

Les risques lors de la mise à l'herbe

La tétanie d'herbage est rapidement mortelle. Sa prévention nécessite un apport de magnésium.


L'herbe jeune est très pauvre en magnésium. Son déficit au niveau de la ration peut provoquer la tétanie d'herbage.

Certains facteurs favorisent la tétanie d'herbage, comme l'accélération du transit (entraîne une diminution de l'absorption de magnésium) due à l'augmentation d'azote dans la ration et au stress, surtout par temps froid ;  les pâtures riches en graminées ; les sols abondamment fertilisés ; les mise à l'herbe sans transition ; l'absence de complémentation et les animaux en début et en fin de lactation.

Les symptômes manifestés sont : agitation, tremblements musculaires, hypersensibilité aux stimulus extérieurs, démarche hésitante ou encore convulsions. Ils peuvent parfois être confondus avec ceux d'une fièvre de lait, chez une vache en début de lactation. La tétanie d'herbage peut être mortelle si elle n'est pas traitée à temps.

Les traitements antiparasitaires doivent être raisonné en fonction des pâtures utilisées et de l'âge des animaux

La gestion du parasitisme reste un problème récurrent à chaque mise à l'herbe. Différents parasites

Les strongles digestifs
Les bovins se contaminent par ingestion de larves dans les pâtures infestées. Le parasite évolue dans l'appareil digestif du bovin, qui rejette des oeufs du parasite dans ses bouses.

Les strongles pulmonaires

Les bovins se contaminent en ingérant des larves, qui sont directement émises dans les bouses de bovins infestés.
Le but recherché vis-à-vis des strongles est d'obtenir une immunisation progressive des bovins. Il faudra, la première année, mettre les animaux sur des pâtures peu infestées. Un traitement strongicide peut alors être effectué en fin de saison. La deuxième saison de pâture le traitement pourra être effectué  au besoin, par exemple en cas de diarrhée ou de toux.

La grande douve et les paramphistomes
Ce sont deux parasites qui nécessitent, pour leur cycle évolutif, le même hôte intermédiaire, la limnée. Il sera donc primordial de définir le risque que les pâtures hébergent ces petits mollusques.
Le diagnostic d'atteinte peut être fait par sérologie (prise de sang) ou coproscopie (recherche des oeufs des parasites dans les bouses).
Les moyens de lutte sanitaire passent par l'assèchement des zones boueuses de l'exploitation, et par une limitation de l'accès des animaux aux zones humides.
Des traitements médicamenteux peuvent être envisagés. Ils doivent être définis en collaboration avec votre vétérinaire.

Une herbe jeune et riche en azote peut entraîner des problèmes de reproduction

Lors d'une mise à l'herbe mal conduite, la ration est déséquilibrée. Il en résulte principalement un excès d'azote, qui est embryotoxique. Les conséquences sont des retours précoces en chaleurs et des avortements.
La mise à l'herbe correspond aussi à une période ou l'éleveur est moins proche de ses animaux. Les détections de problèmes de reproduction peuvent alors être plus tardifs que lorsque les animaux sont en stabulation sous une surveillance constante.

L'entérotoxémie est le résultat d'une transition alimentaire mal conduite

L'entérotoxémie est une maladie due à des germes anaérobies : les clostridies et leurs toxines. Elle se manifeste par une mort subite des animaux atteints après une très courte période de fièvre, de diarrhée, de ballonnements et de symptômes nerveux. La maladie tue généralement en moins de 24 heures et le traitement est souvent trop tardif pour pouvoir sauver les animaux.

La maladie se développe à la faveur d'une modification de l'équilibre digestif du bovin. Une mauvaise transition alimentaire au moment de la mise à l'herbe est le risque le plus important de survenue de la maladie. Les jeunes bovins sont particulièrement exposés à l'enterotoxémie.

Quand le risque subsiste, la vaccination existe et est peu coûteuse par rapport au bénéfice qu'elle apporte.

 
 
 
Pour les veaux, la mise à l'herbe est une période où il faut continuer à rester extrêmement vigilant
 
 
 


Les myopathies sont possibles après la mise à l'herbe pour les veaux


La mise à l'herbe des veaux sous la mère entraîne non seulement un changement de l'alimentation du veau par l'apport d'herbe, mais également un changement de composition du lait de la mère. On peut alors observer des diarrhées et des carences, notamment en vitamine E et en sélénium. Le veau peut alors mourir d'un arrêt cardiaque, surtout à l'occasion d'un effort comme une course dans la prairie ! La carence peut être comblée par un apport par voie orale.

EV


Coproscopie : prélever cinq animaux par lot est le minimum !
Pour conclure valablement quand à une infestation ou une absence d'infestation parasitaire sur ses animaux, il faut faire des prélèvements... représentatifs !
Pour les parasites digestifs, le minimum est de 5 bovins par lot d'élevage homogène : 5 génisses de première année, 5 génisses de deuxième année, 5 vaches ayant de préférence au moins 2 où 3 veaux déjà.
La période compte également : septembre - octobre est la saison où il faut prévoir de se poser des question pour définir la stratégie de prévention du parasitisme de la prochaine saison de pâturage.
MD
 















































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